La défaite du français a eu un retentissement européen, et certains médias ne se sont pas montrés tendres à l’égard du champion olympique.
Battu par Martin Bakole en mai 2022, Tony Yoka jouait gros samedi pour son combat de retour. Confronté à Carlos Takam, le français avait expliqué son choix lors de la conférence de presse organisée par All Star Boxing. « Il faut que je boxe, que j’aie un gros combat et une grosse victoire. Je ne voulais pas revenir avec un petit combat […] je voulais revenir avec un combat qui a de la gueule » avait-il déclaré au micro des journalistes lundi 6 mars.
Un défi de taille l’attendait samedi face à Takam, un boxeur chevronné qui a partagé le ring avec les meilleurs poids lourds de sa génération, et notamment Anthony Joshua, Dereck Chisora ou encore Joseph Parker. En grande forme malgré ses 42 ans, le franco-camerounais affichait un physique impressionnant samedi au moment de monter sur le ring. Arrivé quatre kilos plus lourd que son adversaire, pourtant plus grand, Takam affichait 117 kilos sur la balance, envoyant ainsi un message clair : il n’était pas là pour jouer les virtuoses, mais pour cogner dur.
Et c’est exactement ce qu’il a fait pendant les dix rounds de ce combat. En domination pendant la quasi totalité de l’affrontement, Takam est parvenu à s’imposer face à un Tony Yoka timoré, boxant sur le reculoir, sans jamais parvenir à inquiéter son adversaire. L’ancien champion olympique n’a pas été capable d’utiliser son avantage d’allonge ni sa vitesse et sa technique pourtant largement supérieure à celle de son rival du soir, qui finira par s’imposer sur une décision partagée aussi incompréhensible que risible, tant ce dernier aura dominé de la tête et des épaules ce duel.
Une défaite retentissante pour le boxeur de 30 ans, dont la défaite a résonné au-delà des frontières de l’hexagone.
Allemagne : « Yoka a fait office de punching ball pendant 10 rounds »
En Allemagne, le site de référence Boxen.de s’est montré très critique à l’égard de Virgil Hunter, l’entraineur de Tony Yoka. « Comment l’entraineur de Yoka a-t-il eu l’idée de dire « félicitations champion, tu as gagné ce combat » immédiatement après la fin du dernier round ? Ca reste un mystère pour moi, car Yoka a fait office de punching ball pendant 10 rounds » écrit le journaliste allemand, qui souligne néanmoins que « la tenacité de Yoka doit être saluée, bien que ce dernier ait une fois de plus été bien en-dessous des attentes. »
Ukraine : « Son heure est-elle enfin finie ? »
Les ukrainiens de Vringe.com se sont montrés encore plus virulents à l’égard du français, s’interrogant sur la fin de la hype Yoka, et se demandant si l’on pouvait « enfin passer à autre chose ? ». Le journaliste Svyatoslav Osipov a trouvé Yoka « très peu impressionnant », estimant que ce dernier avait « l’air confus, et même effrayé ».
Espagne : « Un Tony Yoka apathique »
Même constat chez les espagnols du site Espabox.com. Emilio Marquiegui décrit le français comme « étonnamment apathique, laissant Takam boxer comme il le souhaite et contrôler le combat ». Une performance que le journaliste juge « bien loin de ce que l’on peut attendre d’un boxeur de son envergure ».
Etats-Unis : « Un combat à sens unique », « Yoka dans une impasse »
Ken Hissner, de Boxingnews24.com estime que Yoka est parvenu à placer quelques coups intéressants au cours de « ce combat à sens unique », en particulier dans le sixième round, touchant son adversaire au menton. A l’exception de ces quelques moments de réussite, le journaliste estime que Takam a largement remporté ce combat, remportant l’intégralité des dix rounds disputés, finissant par ailleurs « moins entamé physiquement » que son adversaire.
Dans les colonnes NYFight, autre site de référence sur le noble art, la journaliste Gayle Falkenthal s’interroge sur l’avenir du français. « Yoka est dans une impasse. Il se retrouve dans une position fâcheuse, et lui seul pourra décider s’il souhaite en sortir. » constate Falkenthal, fataliste.
Argentine : « Un boxeur surcoté »
Enfin, plusieurs lecteurs du site argentin Notifight certifient que « la hype Yoka est retombée », ou encore que « Yoka a toujours été un boxeur surcôté de plus, et dont la carrière ira en s’empirant s’il décide de boxer hors de France ». Un constant sans appel pour le boxeur de 30 ans, qui caressait pendant un temps l’espoir d’une carrière internationale.