Home Long format Matthieu Letho Duclos : « Je suis prêt pour le Bellator »

[Interview exclusive] Matthieu Letho Duclos : « Je suis prêt pour le Bellator »

Nous avons rencontré Matthieu Letho Duclos à l’occasion de la conférence de presse organisée par le Bellator le 30 mars. Connu sous le nom de « Matthieu l’arbitre » dans les vidéos d’Ibra TV, Matthieu Letho Duclos est en réalité bien plus qu’un simple arbitre de combats. Entraîné par Daniel Woirin (qui entraîne également Benoit Saint-Denis), c’est un combattant complet, qui s’est entraîné avec les meilleurs (il avait notamment sparré avec Khamzat Chimaev et Volkan Oezdemir, pour ne citer qu’eux). Preuve de son talent, Matthieu a récemment signé au Bellator, et fera son grand début dans l’organisation le vendredi 6 mai à l’occasion du Bellator Paris. Affable et disponible, ce dernier a accepté de répondre à nos questions.

 

Tu as signé au Bellator. Quel effet ça te fait ?

Je suis super content. Jusqu’à maintenant, j’évoluais dans des organisations de petite taille, donc passer directement d’une petite organisation à une organisation de niveau mondial, c’est une excellente chose.

Tu te sentais prêt à franchir cette étape ?

Oui, bien sûr. Techniquement parlant, je me sens prêt. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup de combats, et beaucoup de personnes pensent que j’ai gagné ma place grâce à Ibra (TV). Je n’en veux pas aux gens qui pensent ça, parce qu’il faut reconnaître que j’ai suivi un parcours un peu particulier. Je n’ai pas énormément de combats, mais je m’entraîne avec des professionnels, que ce soit les entraîneurs (Daniel Woirin) ou les combattants (Benoît Saint-Denis, Jorick Montagnac). Je n’ai pas de soucis à me faire, je pense que j’ai largement le niveau pour intégrer une organisation de cette taille.

 

« 4 murs, des tapis au sol et un bon coach. pas besoin de plus. »

 

Quand est-ce que tu as pris la décision de passer professionnel ?

Avant de passer professionnel, j’avais déjà pratiqué le MMA dans le Nord. J’ai fait une petite pause, mais je faisais encore un peu de sac. Je faisais mes études et je travaillais, mais au fond je ne voulais qu’une chose : combattre et performer. Donc j’ai fini mes études, et j’ai déménagé à Paris pour m’entrainer et tenter le tout pour le tout. Et aujourd’hui, voilà le résultat : je signe avec le Bellator !

Quand tu as commencé à travailler avec IbraTV, tu avais déjà un objectif en tête ?

Honnêtement, non. Je l’ai rencontré à la salle, on a fait quelques sparrings mais je l’ai toujours considéré comme une personne normale, malgré sa popularité. C’est lui qui m’a contacté pour me proposer d’arbitrer un combat, et j’y suis allé. Petit à petit, on s’est rapprochés et on a commencé à travailler ensemble dans le MMA. La proposition est vraiment venue de lui, le feeling passait bien et ça s’est fait naturellement. On travaille encore ensemble, dans une structure un peu « familiale » et ça me plaît bien.

Comme beaucoup de combattants avant lui, Matthieu Letho Duclos s’est fait connaître sur internet avant de signer avec une grande organisation.

Actuellement, tu t’entraines avec quelle team et à quel endroit ?

Je m’entraîne avec Daniel Woirin. On n’a pas vraiment de salle ; auparavant on s’entraînait au Venum, mais la salle a fermé. Je m’entraîne un peu partout, mais c’est vrai que les conditions ne sont pas toujours idéales. On n’a pas de salle dédiée, donc on fait avec ce qu’on a. Mais honnêtement, j’ai tout ce qu’il faut pour progresser : un bon coach, des athlètes compétents, 4 murs, et des tapis au sol. Je n’ai pas besoin de plus.

Tu as une semaine type pour ta préparation ? 

Oui, j’ai un programme d’entraînement défini, avec des journées type et un planning. En général, je m’entraîne le midi, et je peux m’entrainer à nouveau le soir de manière plus light si je le souhaite.

Tu es suivi par une grosse communauté. C’est quelque chose qui t’aide pour ta carrière ?

Totalement ! Je suis convaincu que je n’aurais pas pu accéder au Bellator si je ne connaissais pas Ibra. Le fait d’être bankable est crucial. A l’UFC par exemple, il y a des combattants exceptionnels, mais personne ne les connait. C’est important d’être suivi et d’avoir une personnalité. Être soi-même ou jouer un rôle, peu importe. Mais il faut qu’on te remarque, et que tu te démarques des autres. Savoir que j’ai une communauté qui me suit depuis mes débuts, ça me plaît énormément. C’est des gens fidèles, et qui veulent me voir progresser, et ça m’aide à plusieurs niveaux. Pour avoir accès à des gros combats, évidemment, mais ça m’aide aussi dans ma préparation. Cette communauté me donne beaucoup de force.

 

« Trop de combattants ne pensent qu’à la célébrité »

 

Ca ne te fait pas peur d’arriver sur des cartes où figurent des vétérans, qui ont énormément de combats à leur actif ?

Non, pas vraiment. Je viens d’arriver au Bellator, et j’ai tout à prouver. C’est maintenant que tout se joue. Mais à vrai dire, peu importe la carte ou le public, je serai toujours le même dans la cage. Je me concentre sur mon adversaire, et le reste m’importe peu. Il faut surtout être bien accompagné, ne pas négliger l’entraînement et garder les pieds sur terre. Trop de combattants oublient ça et ne pensent qu’à la célébrité. Avec Daniel Woirin dans mon coin, je sais que je suis bien accompagné.

Comment tu as commencé à travailler avec Daniel Woirin, justement ?

Quand je suis arrivé à Paris, je cherchais une salle pour m’entraîner et j’ai regardé les différentes salles sur internet. J’ai vu qu’il y avait une salle dans le 94,  et que beaucoup de pros s’entrainaient là-bas. Je me suis un peu renseigné sur le coach (Daniel Woirin) et quand j’ai vu son CV, j’ai tout de suite compris que c’était ce qui se faisait de mieux. En arrivant à la salle, Daniel m’a directement proposé de m’entraîner avec les pros, et le feeling est passé.

Matthieu Letho Duclos lors de son combat victorieux à l’YFC, qui lui a ouvert les portes du Bellator.

Tu as fait des sparrings avec Volkan Oezdemir et Khamzat Chimaev. Tu en as pensé quoi ?

C’est bien, mais c’est dur ! C’est une bonne chose car ça te permet de situer ton niveau actuel. Pour Oezdemir, c’est lui qui m’avait contacté pour l’aider à préparer son camp. Quand un combattant de l’UFC te propose de l’aider à préparer un combat, tu sais que ça va te faire progresser. Chimaev, je l’avais croisé au All Star, en Suède. C’était un sparring très dur, mais une fois de plus, c’est ce genre de sparring qui permet de progresser, que ce soit mentalement ou physiquement.

Est-ce qu’il y a des combattants que tu apprécies particulièrement à l’UFC ?

Il y a beaucoup de styles que je trouve intéressants, et il y a des choses à piocher à droite à gauche. J’aime beaucoup Jiri Prochazka, Zabit Magomedsharipov et Sean O’Malley notamment. C’est des strikers au style à la fois souple, technique et violent. J’ai une préférence pour les strikers, de manière générale.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite de ta carrière ?

Gagner des combats, faire de belles performances, encore grimper de niveau et affronter des adversaires de plus en plus forts. C’est tout ce que je veux.

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